juin 2019
Transfert vers les médicaments biosimilaires : la Colombie-Britannique ouvre la voie
Comme mentionné dans notre communiqué de février dernier, 2019 sera une année charnière pour les médicaments biosimilaires au Canada. Depuis le 27 mai, la Colombie-Britannique impose la version biosimilaire d’un médicament aux utilisateurs actuels d’un médicament biologique.
Cette nouvelle initiative aura un effet majeur sur la facture de ces utilisateurs qui pourront épargner de 25 % à 50 %. Comme les médicaments biologiques sont pour la plupart des médicaments très coûteux, l’économie générée sera substantielle. Selon ses projections, le gouvernement de la Colombie-Britannique pourra ainsi réduire les coûts de son régime public de près de 100 millions de dollars sur les trois prochaines années, étant donné que la très grande majorité des citoyens de la province sont couverts par ce régime au-delà d’un certain déboursé annuel.
Qu’est-ce qu’un médicament biosimilaire?
À l’instar des médicaments originaux, les médicaments biologiques peuvent perdre leur brevet et être ensuite copiés par d’autres compagnies pharmaceutiques. Cependant, les médicaments étant fabriqués à partir de cellules vivantes, il devient difficile de recopier exactement la même recette, comme on le ferait avec un médicament chimique (p. ex. : aspirine ou autres comprimés). C’est pourquoi plusieurs législations tardent à imposer le transfert vers l’utilisation du biosimilaire, bien que la sécurité et l’efficacité de ces médicaments soient soutenues par de nombreuses études.
Plusieurs médicaments biosimilaires existent sur le marché, mais la nouvelle règle touchera les utilisateurs de Enbrel©, Remicade© et Lantus©, pour certaines conditions médicales seulement. Puisqu’il est nécessaire de revoir son médecin pour modifier la prescription, un délai de 6 mois sera alloué pour procéder au transfert. L’utilisation du médicament biologique original pourra être poursuivie pour des raisons exceptionnelles seulement.
Conséquences potentielles pour les régimes privés
Comme les trois médicaments visés ne seront plus couverts par le régime provincial de la Colombie-Britannique à compter du 26 novembre 2019, tout montant excédentaire présentement transféré au Fair PharmaCare devra être assumé par les régimes privés si les mesures de contrôle ne sont pas harmonisées. Des actions conjointes sont donc requises par les assureurs et les promoteurs de régimes privés pour éviter d’absorber des hausses de coûts.
La décision de la Colombie-Britannique favorise la mise en œuvre d’un éventail de nouvelles mesures de contrôle de coûts pour les médicaments. Le Canada accuse un retard substantiel sur la disponibilité des médicaments biosimilaires. De nouvelles législations forçant leur utilisation, lorsque médicalement possible pour d’actuels utilisateurs du médicament biologique de référence, permettront à un plus grand nombre de médicaments biosimilaires de pénétrer le marché canadien et ainsi générer d’importantes économies à l’échelle du pays.
Bien qu’il s’agisse d’un premier pas, les autres provinces devraient emboîter le pas pour standardiser cette mesure à l’échelle canadienne. Les répercussions sur les régimes privés devront être analysées selon les mesures prises par les différents gouvernements. Les promoteurs de régimes privés auront aussi un travail de communication à faire auprès de leurs participants pour rendre cette nouvelle mesure commune, comme c’est le cas dans d’autres pays.
Rien de mieux qu’un accompagnement personnalisé pour bien saisir les retombées actuelles ou éventuelles de ces changements sur vos régimes d’assurance-médicaments. Communiquez avec nous!