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janvier 2025

Notre retour sur 10 événements marquants de 2024 en assurance médicaments

ÉVOLUTION DES RÉGIMES PUBLICS

Il sera important de suivre le développement des régimes publics en 2025 en cette période d’incertitude politique sur la scène fédérale.

1. Le projet de loi pour le régime national d’assurance médicaments reçoit la sanction royale

Le 10 octobre dernier, le gouvernement du Canada a adopté la première phase d’un régime national et universel d’assurance médicaments. En guise de rappel, ce projet de loi déposé initialement le 29 février 2024 prévoit un accès universel à deux catégories de médicaments : les contraceptifs et les médicaments utilisés pour le traitement du diabète.

Il est possible d’estimer les répercussions du régime national d’assurance médicaments sur les régimes privés.

  • Sur une base pancanadienne, près de 80 % des coûts actuels des contraceptifs pourraient passer vers le régime national. L’effet sera plus limité pour les médicaments contre le diabète avec seulement 15 % à 20 % des coûts transférables vers le régime national.
  • Globalement, cela pourrait représenter une réduction de la dépense de 3 % en médicaments pour les régimes. Étant donné que les médicaments représentent près du tiers de la dépense totale des régimes d’assurance collective, les effets sur les primes d’un régime privé moyen seraient d’environ 1 % advenant un transfert complet des médicaments actuellement visés par le projet de loi.

Pour les organisations qui ont en place des régimes post-retraite, l’effet serait plus limité puisque les contraceptifs sont très peu utilisés dans ces régimes.

2. Colombie-Britannique : première province à signer une entente avec Ottawa

La Colombie-Britannique est la première province à signer une entente avec le gouvernement fédéral permettant d’utiliser les sommes rendues disponibles par la Loi concernant l’assurance médicaments. Le financement de 195 millions de dollars prévu à l’entente pourrait débuter dès le printemps prochain et aider aux remboursements des frais liés au traitement du diabète et à l’hormonothérapie. Rappelons qu’en 2023, la Colombie-Britannique était aussi devenue la première province canadienne à offrir gratuitement les produits contraceptifs sur ordonnance à sa population.

Comme les gouvernements des provinces et territoires sont responsables des soins de santé, des accords similaires sont à prévoir dans les autres provinces et territoires canadiens. Certains ont déjà exprimé leur intention de ne pas participer au programme, utilisant plutôt l’investissement fédéral pour financer leurs programmes respectifs, comme l’ont mentionné l’Alberta et le Québec.

AUTRES POLITIQUES GOUVERNEMENTALES
3. Nouveautés au Manitoba : accès gratuit à la contraception et transition vers les médicaments biosimilaires

Le 1er octobre 2024, le Manitoba est devenu la deuxième province canadienne après la Colombie-Britannique à offrir gratuitement les produits contraceptifs sur ordonnance à sa population. Ces produits constituent environ 2 % de la dépense totale en médicaments pour les régimes d’assurance privés. Cette initiative représente une diminution intéressante des charges pour les régimes d’assurance privés dans cette province.

La politique adoptée par le Manitoba couvre une gamme étendue de contraceptifs, incluant la plupart des pilules contraceptives, certains dispositifs intra-utérins (DIU), les injections contraceptives, les implants sous-cutanés, ainsi que la pilule d’urgence (communément désignée sous le nom de « pilule du lendemain »).

Il est également à noter que depuis le 1er août 2024, le Manitoba a commencé la transition vers l’adoption de médicaments biosimilaires, devenant ainsi l’une des dernières provinces à entreprendre cette démarche. Comme la plupart des assureurs ont déjà débuté la transition vers les médicaments biosimilaires dans l’ensemble des provinces, cette mesure devrait avoir peu d’effet sur les régimes privés.

4. Évolution du rôle des pharmaciens

L’ensemble des provinces canadiennes, ainsi que le Yukon, permettent actuellement aux pharmaciens de prescrire des médicaments pour plusieurs maladies ou problèmes de santé mineurs. Certaines provinces sont plus permissives que d’autres en matière de latitude offerte aux pharmaciens, comme l’Alberta, seule province qui accorde aux pharmaciens un pouvoir de prescription pratiquement complet, sans exiger une ordonnance de médecin.

Le rôle des pharmaciens est toutefois appelé à s’élargir comme nous l’avons vu en 2024 :

  • Au Québec : le projet de loi 67 déposé le 4 juin dernier, qui vise à assouplir certaines mesures et à éliminer certaines barrières administratives actuelles pour les pharmaciens, leur permettra de prolonger une ordonnance sans limite de durée.
  • En Ontario : il a été proposé d’ajouter une dizaine de maladies à la liste des maladies mineures pouvant être gérées par les pharmaciens. Cette mesure n’a toutefois pas encore été mise en œuvre.

Ces mesures visent, entre autres, à mieux répartir la charge des professionnels de la santé et à profiter pleinement de l’expertise et de l’accessibilité des pharmaciens.

5. Regard sur les politiques provinciales de substitution générique

Dans les régimes publics, la clause du « prix le plus bas » s’applique généralement, c’est-à-dire que le régime rembourse le montant le moins élevé parmi les versions originales et génériques disponibles. Certaines situations peuvent justifier une « non-substitution », comme une allergie à un ingrédient non médicinal entrant dans la composition du médicament générique et absent du médicament d’origine. Les politiques de substitution générique varient d’une province canadienne à l’autre, reflétant ainsi des approches différentes en matière de gestion des coûts des médicaments.

Le Québec, traditionnellement plus souple en matière de substitution générique, resserrera les règles de son régime public, se rapprochant ainsi des mesures des autres provinces canadiennes. À partir du 5 février 2025, les exceptions pour la non-substitution seront limitées à des cas précis comme des allergies graves pour certaines classes thérapeutiques. À la suite de cette mise en œuvre, les assureurs risquent de suivre ce resserrement pour les régimes privés au Québec.

MÉDICAMENTS
6. Mise en marché de WegovyMD pour la perte de poids

WegovyMD, qui appartient à la classe des agonistes du GLP-1, a été commercialisé en mai 2024. Bien que principalement prescrits pour le diabète de type 2, ces agonistes sont aussi utilisés pour la gestion du poids. Parmi eux, citons VictozaMD et TrulicityMD, ainsi que trois médicaments dérivés de la même molécule (la sémaglutide) : OzempicMD, RybelsusMD et WegovyMD.

Étant donné l’utilisation et la commercialisation notable d’OzempicMD ces dernières années (même molécule que WegovyMD), il est tout à fait raisonnable d’anticiper une utilisation importante de ce dernier dans les régimes qui prennent en charge la perte de poids. Depuis sa commercialisation, nous constatons déjà des répercussions financières plus marquées qu’auparavant dans les régimes privés pour le traitement de ce problème de santé.

Alors que les régimes publics canadiens ne remboursent généralement pas les médicaments pour la gestion du poids, plusieurs régimes d’assurance privés ont amorcé la prise en charge de ces traitements. Dans cette optique, les assureurs ont décidé de mettre en place des mesures de contrôle des coûts, notamment pour WegovyMD. Les assureurs ont été proactifs en ajoutant ce médicament à leur liste de produits pharmaceutiques soumis à une autorisation préalable. Les critères d’autorisation varient selon les différents assureurs et peuvent influencer la couverture du médicament. Des critères plus restrictifs que les directives établies par Santé Canada ont aussi commencé à émerger en 2024. Il est attendu que les critères d’autorisation poursuivent leur évolution en 2025 en raison de l’augmentation de l’utilisation du médicament et de ses répercussions financières sur les régimes.

7. Approbation de WegovyMD par Santé Canada pour d’autres indications

Le médicament WegovyMD a été approuvé par Santé Canada en novembre dernier pour diminuer le risque de crises cardiaques non mortelles ou d’infarctus du myocarde chez certains adultes. Ce traitement contribuerait à la réduction du risque d’événements cardiovasculaires majeurs et d’accidents vasculaires cérébraux chez les adultes en situation de surpoids ou d’obésité qui ne font pas de diabète.

Les assureurs procèdent actuellement à l’évaluation de cette nouvelle indication afin de déterminer son effet potentiel sur les régimes privés. À l’heure actuelle, WegovyMD est inclus dans les régimes pour son indication relative à la gestion du poids. Avec la nouvelle indication, cela pourrait signifier une couverture de WegovyMD même si le régime ne prévoit pas de couverture pour la perte de poids.

8. OzempicMD : bilan et perspectives un an après la mise en œuvre des mesures des assureurs

Bien que des mesures avaient été mises en place par certains assureurs depuis quelques années pour couvrir OzempicMD, l’augmentation exponentielle des coûts associés à son utilisation hors indication pour la perte de poids a suscité beaucoup de réactions en 2023. La plupart des assureurs ont donc adopté, au printemps 2023, des stratégies telles que l’autorisation préalable et la thérapie par étape pour garantir une utilisation appropriée dans le traitement du diabète de type 2.

De 2019 à 2022, nous observions que la dépense pour ce médicament doublait chaque année. La majorité des assureurs ont instauré leurs mesures de gestion de coûts vers le milieu de 2023. En 2024, nous constatons l’efficacité des mesures mises en place l’année précédente alors que nous observons une stabilité ou même une diminution de la dépense pour plusieurs organisations. Chez d’autres organisations et selon le portrait démographique des personnes assurées, la dépense a continué de croître à un rythme plus lent que les dernières années.

Comme l’échéance du brevet d’OzempicMD arrive rapidement au Canada, on peut s’attendre à des versions moins coûteuses dès 2026, ce qui contribuera au contrôle des coûts dans les régimes publics et privés.

9. Contrôle des coûts

En 2024, certains médicaments biologiques de référence comme StelaraMD et XgevaMD ont vu leurs premiers concurrents biosimilaires apparaître sur le marché. Plusieurs autres génériques, copies conformes de la molécule originale proposées à moindre coût, ont également fait leur apparition sur le marché. Citons notamment VyvanseMC, un des médicaments les plus consommés pour le traitement du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Les médicaments concernés représentent près de 5 % du montant total des dépenses admissibles en médicaments. Ces nouvelles versions moins coûteuses pourraient permettre de réaliser des économies dans les régimes privés de l’ordre de 1 à 2 % des dépenses admissibles.

L’industrie attend les prochaines années avec impatience, car d’autres médicaments biosimilaires ou moins coûteux arriveront sur le marché, notamment pour EntyvioMD (en 2025), OzempicMD (en 2026) et SolirisMD (en 2027).

10. Tendances : affections de la peau

Pour la classe thérapeutique des affections de la peau, les dernières années ont été marquées par des hausses significatives de coûts pour les régimes d’assurance collective, ceux-ci ayant plus que doublé en cinq ans et représentant désormais plus de 5 % des dépenses admissibles. Cette augmentation s’explique principalement par une hausse du nombre de réclamations et par l’ajout de problèmes de santé traités par trois médicaments : StelaraMD, SkyriziMD et DupixentMD. Ces médicaments biologiques sont utilisés pour traiter, entre autres, le psoriasis en plaque, l’eczéma et d’autres maladies inflammatoires.

Comme le brevet de StelaraMD est désormais échu, trois nouvelles versions biosimilaires de ce médicament ont fait leur apparition en 2024 : JamtekiMC, WezlanaMC et SteqeymaMD. Ces nouveaux médicaments biosimilaires permettront de réaliser des économies globales représentant environ 1 % des dépenses admissibles en médicaments dans les régimes d’assurance collective qui forcent la transition vers les médicaments biosimilaires. Les organisations qui comptent plusieurs utilisateurs de StelaraMD pourraient en retirer des économies encore plus importantes.

Nos spécialistes en assurance collective s’intéressent de près aux éléments qui font fluctuer vos coûts d’assurance médicaments. N’hésitez pas à faire appel à notre expertise pour vous accompagner dans la mise en place de mesures simples et efficaces pour gérer ces coûts. Vous pouvez également communiquer avec votre spécialiste Normandin Beaudry ou écrivez-nous.

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