
septembre 2021
La gestion des salaires dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre
Au cours de l’été 2021, plus de 600 organisations réparties à travers le Canada ont participé à la 11e édition de l’enquête sur les augmentations salariales. Les données, rigoureusement analysées par nos spécialistes en rémunération, permettent de dégager des tendances qui sauront éclairer vos décisions.
VOUS LES ATTENDIEZ : Les résultats liés aux questions thématiques portant sur les effets de la pandémie sur la rémunération globale sont maintenant disponibles. Consultez-les!
La gestion proactive de vos salaires est une stratégie efficace dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre et de reprise économique. À l’aide des résultats de cette enquête, du profil de votre main-d’œuvre et de votre infrastructure de rémunération, vous pouvez commencer dès maintenant vos préparatifs afin de calculer vos budgets, de cibler les résultats et, finalement, de convaincre votre comité de direction de l’importance d’agir.
Alors que plus de 20 % des organisations prévoyaient effectuer un gel des salaires l’été dernier, seulement 8 % des organisations participantes ont bel et bien effectué un gel en 2021, et seulement 3 % d’entre elles prévoient procéder à un gel en 2022.
Cette baisse du pourcentage de gels salariaux constatée en 2021 résulte de la reprise économique et de la volonté des organisations d’octroyer des augmentations salariales au niveau de celles accordées en contexte prépandémique. D’ailleurs, près de 25 % des organisations qui avaient effectué un gel ou une diminution des budgets d’augmentations salariales en 2021 prévoient augmenter les budgets pour 2022.
Plusieurs secteurs d’activité, qui se montraient prudents l’année dernière dans leurs augmentations salariales, continuent de l’être encore cette année. Ainsi, les budgets moyens de 2021 pour plusieurs secteurs sont de 2 % ou moins lorsque l’on inclut les gels salariaux, notamment :
- Agriculture, foresterie, pêche et chasse
- Fondations et aide communautaire et soins de santé
- Services immobiliers et services de location et de location à bail
Ce sont les plus grandes organisations, soit celles ayant un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards de dollars, qui ont accordé les augmentations salariales les plus modestes en 2021, soit 2,2 % (à l’exclusion des gels).
Bien que la pandémie ait été synonyme de diminution des revenus pour plusieurs organisations, d’autres ont su saisir cette occasion pour accélérer leur croissance. C’est le cas notamment des secteurs d’activité liés aux technologies qui présentent une moyenne de budgets d’augmentation de 3,7 %.
Les plus petites organisations, soit celles ayant un chiffre d’affaires de moins de 1 million de dollars, ont également enregistré les budgets d’augmentations salariales les plus généreux, soit 3,9 % (à l’exclusion des gels).
Seulement 3 % des organisations prévoient geler les budgets d’augmentations salariales de 2022 alors que 11 % des organisations sont encore indécises (par rapport à 40 % l’été dernier). Nous aurions toutefois pu nous attendre à des budgets prévisionnels d’augmentations salariales pour 2022 plus généreux pour rattraper le retard de 2021. Cependant, la moyenne nationale des augmentations salariales s’élève à 2,8 % (à l’exclusion des gels), soit un niveau équivalent aux prévisions salariales prépandémiques. En effet, lorsque nous avions sondé les organisations au cours de l’été 2019, les budgets d’augmentations salariales prévus pour 2020, à l’exclusion des gels, étaient de 2,7 %.
Pour une troisième année consécutive, le budget moyen au Québec, à l’exclusion des gels, est supérieur ou égal à 3 %. La moyenne pour l’Ontario a légèrement augmenté par rapport aux prévisions de l’an dernier pour s’établir à 2,8 %.


Pour le moment, plusieurs indicateurs semblent annoncer une reprise économique au-delà des attentes qui pourrait se traduire par des budgets d’augmentations salariales plus généreux pour rattraper le retard accumulé en 2021. Ces indicateurs comprennent notamment :
- Pénurie de main-d’œuvre généralisée au Canada
- Taux de chômage près du niveau prépandémique : 5,7 % au Canada à pareille date en 2019
- Indice des prix à la consommation (« IPC ») supérieur à la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque du Canada. Un taux similaire a été constaté pour la dernière fois il y a 10 ans. L’augmentation marquée de l’IPC au cours des derniers mois est attribuable à différents facteurs dont certains pourraient perdurer plus longtemps que prévu
- La Banque du Canada et le gouvernement canadien continuent de soutenir l’économie

Bien que les indicateurs économiques soient favorables à une reprise, les budgets d’augmentations salariales restent raisonnables puisqu’ils se situent approximativement au même niveau qu’avant la pandémie.
Les organisations ayant accordé des augmentations (à l’exclusion des gels) ont légèrement dépassé les prévisions de l’an dernier, soit une moyenne d’augmentation de 2,8 %.
- Le Québec demeure la province la plus généreuse cette année compte tenu des augmentations moyennes de 3 % prévues pour 2022.
- Toutes les moyennes observées par province pour 2021 se situent à moins de 0,2 % des prévisions effectuées l’année dernière, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard où le budget accordé est largement inférieur aux prévisions.
- En moyenne, par province, les budgets d’augmentations prévus pour 2022 sont légèrement supérieurs à ceux accordés en 2021.

L’augmentation moyenne des structures salariales accordée en 2021 au Canada s’établit à 2,1 %, en excluant les organisations ayant décidé de geler leur structure salariale. Si on inclut ces organisations, la moyenne diminue à 1,7 % compte tenu du fait que 13 % des organisations ont effectué un gel de la structure salariale des employés non syndiqués.
Pour les emplois syndiqués, les gels des structures salariales ne représentent que 4 %. Ceci s’explique notamment par la signature de conventions collectives qui garantissent les augmentations pour une période variant entre deux et cinq ans.
