septembre 2022

Budgets d’augmentations salariales : nouveaux sommets pour 2023

Plus de 750 organisations réparties à travers le Canada et représentant près de 1,8 million d’employés ont participé à la 12e édition de l’Enquête sur les augmentations salariales de Normandin Beaudry au cours de l’été 2022. Les données, rigoureusement analysées par nos spécialistes en rémunération, fournissent des repères pour faciliter la prise de décisions stratégiques en rémunération.

À VENIR : Les résultats des questions thématiques seront partagés prochainement avec tous les participants dans un envoi spécial. Cette année, les thèmes abordés étaient :

  • la rémunération en contexte de forte inflation et de pénurie de main-d’œuvre;
  • les politiques de télétravail et d’aménagement du temps de travail; et
  • la progression de carrière.

D’ici là, explorez notre plateforme interactive et personnalisez les résultats en fonction du profil de votre organisation!

Faits saillants

En réponse au contexte économique actuel (forte inflation et possible récession) et aux conditions difficiles du marché de l’emploi (taux de chômage faible et pénurie de talents), les organisations gagneraient à gérer les salaires de façon proactive. À la lumière des résultats de cette enquête, de votre profil de main-d’œuvre et de votre infrastructure de rémunération, commencez dès maintenant la planification des budgets.

Sans grande surprise, la conjoncture nationale induit une pression sur les organisations qui se traduit par des augmentations plus généreuses. Pour une deuxième année consécutive, les budgets moyens d’augmentations salariales prévus au Canada sont plus élevés que les tendances historiques, soit autour de 3,8 % pour 2023 en excluant les gels. Cette projection peut sembler modeste. Cependant, il est à noter que plus d’une organisation sur 10 prévoit un budget moyen d’augmentations salariales supérieur à 5 %, qui peut atteindre jusqu’à 20 % dans certains cas.

De plus, seulement 1 % des organisations ont effectué un gel salarial en 2022 ou prévoient de le faire pour 2023 : un pourcentage particulièrement faible, qui s’explique par le contexte actuel, mais qui contraste avec les taux observés dans les dernières années. L’incertitude liée à la pandémie avait fait grimper le nombre d’organisations qui ont effectué des gels salariaux en 2021 à 8 %, alors qu’il se situait habituellement entre 3 et 5 % avant la pandémie.

Les organisations continuent de s’adapter aux pressions du marché comme le démontrent les résultats : les augmentations salariales moyennes accordées en 2022 au Canada ont grimpé à 3,8 %, comparativement aux projections initiales de 3,4 % et 2,8 % (publiées respectivement en février 2022 et en juillet 2021).

Une tendance généralisée

Les organisations de toutes les structures de propriété prévoient des budgets plus importants en 2023, une preuve supplémentaire que nul ne peut échapper aux contrecoups d’un paysage économique difficile.

Budgets moyens d’augmentations salariales au Canada (excluant les gels) :

  • Secteur privé (organisations non cotées en bourse) : 4,0 %
  • Secteur privé (organisations cotées en bourse) : 3,7 %
  • Organisme à but non lucratif : 3,5 %
  • Secteurs public et parapublic : 3,1 %
Certains secteurs plus touchés par la pénurie de talents

À l’hiver 2022, les résultats démontraient que la famille d’emplois des technologies de l’information était la plus touchée par le manque de main-d’œuvre. En effet, plus de la moitié des organisations répondantes peinaient à pourvoir ces postes.

La compétitivité accrue entre les organisations pour attirer et fidéliser les talents s’explique principalement par :

  • le virage numérique entamé par de nombreuses organisations avant même la pandémie et qui s’accélère depuis 2 ans
  • la popularité grandissante du télétravail qui accroît les besoins informatiques des organisations

Ces deux phénomènes multiplient les besoins en main-d’œuvre dans ce secteur accentuant du même coup la guerre des talents. Les budgets prévus en 2023 par les organisations appartenant aux secteurs d’activités liés aux technologies de l’information reflètent cette haute compétitivité.

Budgets moyens d’augmentations salariales du secteur des technologies de l’information (excluant les gels)  :

  • Jeu électronique et effets visuels : 5,8 %
  • Éditeurs de logiciels : 5,6 %
  • Services-conseils en TI : 5,1 %
  • Commerce électronique, conception de site web, multimédia/numérique : 4,6 %
  • Hautes technologies : 4,4 %
  • Conception informatique, sécurité, services informatiques et IA : 4,2 %
Les PME plus réactives

Les petites organisations, en termes de nombre d’employés, prévoient pour 2023 des budgets d’augmentations salariales plus élevés que celles de plus grande taille. Au Canada, les organisations comptant moins de 50 employés arrivent en tête avec un budget moyen de 4,5 %, suivi des organisations de 50 à 99 employés (4,1 %) et de celles de 100 à 199 employés (4,0 %), excluant les gels.

Ce sont également ces organisations qui ont accordé les augmentations salariales les plus généreuses en 2022 avec des augmentations de 4,7 % pour les organisations de moins de 50 employés, de 3,9 % pour celles de 50 à 99 employés et de 4,5 % pour celles de 100 à 199 employés, excluant les gels.

L’évolution des augmentations salariales

Les augmentations salariales moyennes accordées en 2022 ont considérablement augmenté par rapport à celles de 2021, partout au Canada. Malgré les projections élevées publiées en février 2022, les organisations ont été encore plus généreuses que prévu, comme le présentent ces graphiques.

* Les budgets moyens d’augmentations salariales prévus pour 2022 ont été mis à jour à la suite de l’édition éclair de l’Enquête sur les augmentations salariales conduite à la fin de l’année 2021.

Perspectives économiques
D’importants défis pour les organisations

La conjoncture difficile présente plusieurs défis pour les organisations. Les principaux indicateurs économiques suivants en témoignent :

  • Taux de chômage à un creux historique de 40 ans : 4,9 % au Canada, soit le quasi-plein emploi, comparativement à 7,5 % à pareille date en 2021.
  • Indice des prix à la consommation (« IPC ») à un sommet historique de 40 ans : 7,6 % au Canada, ce qui est au-delà de la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque du Canada. L’augmentation marquée de l’IPC au cours des derniers mois est attribuable à différents facteurs dont certains pourraient perdurer encore quelques trimestres.
  • Pénurie de main-d’œuvre généralisée au Canada principalement causée par le vieillissement de la population, le ralentissement de l’immigration et les effets de la pandémie.
    • Le Québec est la province la plus affectée.
  • Risque de récession ou variabilité accrue des résultats financiers des organisations à la hausse en raison de :
    • La guerre en Ukraine
    • L’inflation élevée
    • L’augmentation des taux d’intérêt
    • La pandémie qui s’étire
    • La pénurie de main-d’œuvre

Bien que le risque d’une récession soit bien présent, les organisations prévoient d’augmenter les salaires à un taux record.

Budget d’augmentations salariales

Les organisations ayant accordé des augmentations en 2022 (à l’exclusion des gels) ont largement dépassé les prévisions, puisque la moyenne d’augmentation s’élève à 3,8 % au Canada comparativement à la projection de 3,4 % publiée en février dernier.

  • Le Québec demeure la province la plus généreuse cette année avec des budgets moyens de 4,1 % en 2023.
  • Toutes les augmentations salariales accordées par les provinces en 2022 sont plus élevées que les prévisions d’au moins 0,2 %, à l’exception du Nunavut pour qui l’augmentation est légèrement inférieure aux prévisions (excluant les gels). Habituellement, l’écart entre les budgets prévus et les augmentations accordées est de 0,1 %.
Budget supplémentaire d’augmentations salariales

Près de la moitié des organisations canadiennes ont accordé un budget supplémentaire de 1,9 % en moyenne pour 2022, ce qui s’avère plus élevé que la projection initiale de 1,2 %. Pour 2023, les projections indiquent que le tiers des organisations prévoient également un budget supplémentaire de 1,4 % en moyenne. Ce budget ponctuel aidera les organisations à tirer leur épingle du jeu malgré les incertitudes qui perdurent. Plus précisément, les organisations sondées prévoient d’utiliser ces fonds supplémentaires pour :

  • Ajuster les salaires en fonction du marché (81 %)
  • Fidéliser les employés ayant des rôles stratégiques/cruciaux (64 %)
  • Fidéliser les employés qui pourraient envisager de changer d’employeur (54 %)
  • Différencier la rémunération des employés à haut rendement (46 %)
  • Accélérer la progression des employés qui sont au bas de leur échelle salariale (43 %)
  • Offrir des augmentations salariales hors cycle (30 %)
Budget total d’augmentations salariales (incluant le budget supplémentaire)
Augmentation de la structure salariale pour les emplois non syndiqués

L’augmentation moyenne des structures salariales accordée en 2022 au Canada s’établit à 3,0 %, en excluant les organisations ayant décidé de les geler. En incluant ces organisations, la moyenne diminue à 2,7 % compte tenu du fait que 6 % des organisations ont effectué un gel de la structure salariale des employés non syndiqués.

Il s’agit d’une augmentation largement plus élevée que celles observées historiquement tel que l’illustre l’augmentation moyenne de la structure salariale accordée au Canada lors des trois dernières années (excluant les gels) :

  • 2021 : 2,1 %
  • 2020 : 2,2 %
  • 2019 : 2,1 %
Conclusion

Bien que nous observions pour une deuxième année consécutive des budgets qui témoignent de l’agilité des organisations à faire face au présent contexte, il semble important de rester prudent relativement à une potentielle récession. Il existe de nombreuses mesures efficaces en réponse à la rareté de la main-d’œuvre qui n’impliquent pas nécessairement une augmentation des coûts fixes comme dans le cas des augmentations salariales.

Rappelons que la flexibilité trônait au sommet des raisons évoquées par les employés pour demeurer en poste lorsque nous les avons sondés à l’automne 2021 alors que le salaire ne figurait qu’au troisième rang. La révision de votre proposition de valeur aux employés peut prendre bien d’autres formes et tout de même avoir des effets directs et durables sur l’attraction et la fidélisation des talents.

 

Communiquez avec nos spécialistes animés par la rémunération globale pour en savoir plus sur les résultats de cette enquête.

Nos coordonnées

general@normandin-beaudry.ca

Montréal

630, boul. René-Lévesque O., 30e étage
Montréal, QC H3B 1S6

514-285-1122

Toronto

155, avenue University, bureau 1805
Toronto, ON M5H 3B7

416-285-0251

Québec

1751, rue du Marais, bureau 300
Québec, QC G1M 0A2

418-634-1122