février 2019

Les 10 événements marquants de 2018 en assurance-médicaments

À l’instar des dernières années, 2018 aura été riche en bouleversements dans le monde de l’assurance-médicaments au Canada. Voici la 4e édition de notre palmarès annuel des événements qui ont – ou auront – le plus de répercussions.

Palmarès 2018

Les gouvernements provinciaux, tout comme le gouvernement fédéral, ont lancé des réflexions et modifié substantiellement, pour certains, leur cadre législatif sur divers aspects de l’assurance-médicaments.

1.   Vers un régime national d’assurance-médicaments

Au printemps 2018, le gouvernement fédéral annonçait dans son budget la création d’un conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Le conseil identifiait trois enjeux majeurs dans un document de réflexion publié en juin 2018 :

  • L’accès au médicament n’est pas égal et à la portée de tous les citoyens canadiens
  • Le coût des médicaments est en hausse significative
  • De plus en plus de médicaments très dispendieux sont commercialisés

Pour débuter la réflexion, le conseil consultatif retenait trois scénarios pour la mise en œuvre du régime national :

  • Adoption d’un régime universel couvrant les médicaments pour tous les Canadiens
  • Implantation d’un filet de sécurité pour les citoyens canadiens qui consomment des médicaments dispendieux
  • Maintien de la mixité public-privé avec financement public assurant l’accès aux médicaments pour tous les Canadiens

Les recommandations du conseil consultatif devraient être disponibles au printemps 2019. Normandin Beaudry a participé à diverses plateformes d’échanges sur le sujet et explique sa position face à ces enjeux dans son livre blanc.

2.   La volte-face du gouvernement dans le régime universel d’assurance-médicaments en Ontario

Le 30 juin 2018, la nouvelle ministre de la Santé en Ontario annonçait un revirement de situation pour le régime Assurance-santé Plus. Il s’agit d’un changement de cap pour le gouvernement ontarien qui offrait gratuitement, depuis le 1er janvier 2018, un régime universel d’assurance-médicaments pour les personnes de moins de 25 ans. Les premiers détails de cette annonce ont été présentés à la fin de décembre 2018 et le gouvernement a lancé officiellement le projet de loi pour la réforme de l’Assurance-santé Plus le 2 janvier 2019.

Ainsi, à compter de mars 2019, les personnes de moins de 25 ans ayant accès à un régime privé n’auront plus accès à l’Assurance-santé Plus. Ce régime universel se transformera alors en un régime public couvrant les personnes de moins de 25 ans n’ayant aucun accès à une assurance médicale privée.

Lisez notre communiqué du 15 janvier 2019 pour plus de détails.

3.   L’effet de la légalisation du cannabis à usage récréatif sur l’assurance

Le 17 octobre 2018, le gouvernement canadien légalisait le cannabis à usage récréatif. Malgré la distinction entre le cannabis à usage récréatif et celui à usage médical, cette légalisation a ravivé les réflexions des assureurs et des promoteurs de régimes face à la consommation du cannabis à usage médical, légalisé au Canada en 2001.

Le processus de légalisation du cannabis à usage récréatif, accompagné d’une effervescence médiatique, a forcé les assureurs à se (re)positionner sur l’admissibilité du cannabis à usage médical dans les régimes d’assurance collective et sur ses bienfaits médicinaux pour certaines conditions médicales spécifiques. Ainsi, les assureurs ont dû s’ajuster et revoir leur offre de couverture du cannabis médical dans les régimes, par l’ajout d’une protection optionnelle (généralement entre 2 000 $ et 6 000 $ par année par patient) assortie d’un processus strict d’autorisation préalable.

À ce jour, peu d’organisations ont ajouté cette protection optionnelle à leur régime. Notre réflexion ravivée sur le cannabis à usage médical relate plus en détails l’offre des assureurs et les répercussions sur l’assurance collective des régimes privés.

4.   La nouvelle taxe santé en Colombie-Britannique

Le 1er janvier 2018, la prime du Medical Services Plan (MSP), payée par chaque adulte résidant en Colombie-Britannique, a été réduite de 50 %. Comme annoncé dans le budget provincial, cette prime sera abolie dès le 1er janvier 2020. À partir du 1er janvier 2019, une taxe santé sera intégrée aux charges sociales des employeurs ayant une masse salariale annuelle supérieure à 500 000 $ afin de compenser pour la diminution des primes. Cette taxe santé pourrait aller jusqu’à 1,95 % de la rémunération annuelle des employés, ce qui constitue une nouvelle charge sociale à ne pas négliger.

Il s’agit donc d’un changement dans le financement du régime public en Colombie-Britannique, et non d’un changement dans les dispositions de remboursement, ce qui signifie qu’il n’y aura aucun impact sur la couverture des régimes privés. Vous trouverez plus de détails dans notre communiqué sur l’introduction d’une taxe santé en Colombie-britannique.

Des réformes à l’échelle nationale visent à réduire le prix des médicaments.

5.   La diminution du prix des médicaments génériques au Canada

Le 1er avril 2018, l’Association canadienne du médicament générique (ACMG) et l’Alliance pancanadienne pharmaceutique (APP) s’entendaient sur une réduction de 25 % à 40 % du prix d’environ 70 médicaments fréquemment prescrits au Canada. Cette réduction devrait s’échelonner sur les cinq prochaines années.

La plupart de ces médicaments figurent parmi les plus consommés au Canada et sont dispensés sous leur forme générique. Il s’agit généralement de médicaments d’entretien contre l’hypertension, l’hypercholestérolémie et la dépression. Ces économies bénéficient directement aux régimes publics provinciaux. Historiquement, l’effet de la baisse du coût des médicaments génériques a été moins important pour les régimes privés d’assurance-médicaments. Il sera intéressant d’observer l’effet dans l’expérience des régimes.

6.   La révision du processus de détermination du prix des médicaments brevetés

Le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) est un comité gouvernemental canadien qui se concentre sur la détermination du prix de ce type de médicaments. La méthode de détermination du prix est basée sur l’évaluation du prix du même médicament dans sept pays industrialisés.

En 2018, le CEPMB annonçait son intention de modifier le marché comparatif pour y inclure douze pays et en exclure les États-Unis. Considérant que les États-Unis ont le prix moyen le plus élevé au monde, selon une analyse récente du CEPMB, ce changement aurait un effet à la baisse sur le prix des médicaments au Canada.

Certains joueurs du secteur, dont les entreprises pharmaceutiques, feraient actuellement pression sur la modification des lignes directrices du CEPMB pour éviter une trop forte baisse des coûts des médicaments au Canada. Le gouvernement examine toujours les modifications devant être apportées aux lignes directrices et devrait éventuellement prendre position.

Les efforts concertés en recherche et développement augmentent l’efficacité socio-économique des médicaments.

7.   L’évolution du marché des biosimilaires au Canada

En 2018, le nombre de biosimilaires disponibles au Canada a encore augmenté. Avec la venue de biosimilaires de deuxième génération, on constate une pression accrue sur la baisse du prix de ces médicaments dispendieux. Plusieurs autres médicaments biosimilaires devraient faire leur entrée sur le marché dans les prochaines années.

Plusieurs régimes publics provinciaux ont été des précurseurs dans la promotion de l’utilisation de ces biosimilaires pour les nouveaux patients. On anticipe que la prochaine année pourrait être la toute première où les transferts du médicament de référence au biosimilaire, communément appelés « switch » dans l’industrie, entreront en vigueur selon des critères qui restent toujours à déterminer. Ces transferts sont déjà appliqués à l’échelle nationale dans certains pays d’Europe. Les régimes privés auront de nouvelles opportunités d’intégrer des mesures favorisant les biosimilaires si les régimes publics adoptent les transferts.

8.   L’essor de la pharmacogénétique

La pharmacogénétique se définit comme l’étude de la réponse à un traitement médicamenteux selon l’ADN de l’individu. Les recherches ont démontré que nous sommes capables d’évaluer les effets optimaux d’une molécule par patient. On parle ainsi de bénéfices allant de la réduction du temps d’attente avant la stabilisation du patient, à une meilleure adhérence au traitement et même à une diminution du nombre de médicaments prescrits, fournissant ainsi une meilleure qualité de vie aux patients.

Ces tests ont démontré leur efficacité dans les cas de dépression, de TDAH, de problèmes cardiaques ou de diabète. Certains assureurs ont commencé à rembourser ces tests sous certaines conditions.

Le point sur les pratiques en pharmacie au Québec.

9.   La négociation entre les assureurs et les pharmaciens du Québec

L’année 2018 aura été une année complète de négociations entre les assureurs et l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). Les promoteurs de régimes privés – qui cherchent des ouvertures pour mieux contrôler leurs coûts et s’aligner davantage avec les pratiques des autres provinces – espèrent beaucoup de ces négociations.

Restez à l’affût. Les résultats devraient suivre prochainement.

10.  La transparence des honoraires en pharmacie au Québec

La transparence des honoraires des pharmaciens, obligatoire depuis septembre 2017, était une première étape pour sensibiliser la population aux coûts des médicaments. Un an plus tard, le constat est clair : ce ne sera pas suffisant. Malgré une certaine médiatisation, l’intérêt n’aura pas été soutenu en 2018, comme en témoigne l’absence de questions des assurés tant envers les promoteurs de régime que les assureurs. Il semble que les promoteurs devront redoubler d’efforts pour que les assurés s’intéressent et comprennent la facture détaillée en pharmacie et fassent ainsi des choix plus éclairés.

Si ces événements ont été marquants en 2018, certaines conclusions le seront tout autant en 2019. Les dernières années démontrent que le marché de l’assurance-médicaments est en pleine redéfinition tant pour les régimes publics que privés.

Rien de mieux qu’un accompagnement personnalisé pour bien saisir les retombées actuelles ou éventuelles de ces changements sur vos régimes d’assurance-médicaments. Communiquez avec votre conseiller Normandin Beaudry ou écrivez-nous.

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